Consultation

XVIII, folios:175
M. de Gordes
baron des Adrets
Lettre 252:XVIII-175
14/08/1572

Laval

Transcription

Les mots surlignés font l'objet d'une note

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Monsieur + [+ le XIIe de ce moys par monsieur votre fils des Adrés], j’ey receu votre lettre escrite à Thurin du VIIIe et veu le

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contenu des nouveles en iceles, des queles le seigneur Ludovic, estant

3 à Pignerol le Ve, m’en avoyt fayct part. Au reste, [barré : je respondray] pour responce à votre dite 4

lettre, je vous puis asseurer qu’en la porsuitte du procureur du païs ni des

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aydes de la Tour du Pin ne m’ont fayct fayre les inhibitions des

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que les les consulz vous ont envoyé le double, ains seulement la conser-

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vation de l’authorité que a pleu à sa magesté me donner en ce gouver-

8 nement ; et croys que [barré : ung] le roy [barré : ny] et son conseille privé troveront 9

reysonable quant ilz en sera adverti que son lieutenent

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fasse les commandemens ″ [″ de teles contributions] ; et non autre et si vous n’avés si peu après aprins

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que vous ne sachiés bien obeyr, je n’ey pas sy peu retenu

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que je veuille qu’on entrepreigne sus la charge que le roy ma donnée,

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qui meriteroys d’en estre chassé si je l’enduroys. Je n’estoys pas si

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loing de vous que ne me deussiés advertir si vouliés contribution, car

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de troys jours l’ung, si je ne vous veoys, j’avoys de voz lettres ; mays

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tant s’en fault que vous m’en escrivissiés ni parlissiés

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jamays qu’en presence de plusieurs gentishommes. Vous me dites

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que ne vouliés vivre aux despens du païs, que je trovey bien

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louable et reysonnable, d’autant que voz aviés deus meysons

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bien procheynes des lieux où se fesoyent deus de voz compagnies ;

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mays ce n’est pas en ce seul fayct que de votre authorité vous

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en estes faict croyre qui me fayct assés cognoystre qu’en

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matière d’obeyssance en mon endroyt, vous le dites, mays il

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fault sercher qui le fuasse et je ne me puys payer de telle

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monnoye ; au demeurant, il ne me souvient plus de quel

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pied je marche à l’endroyt de mes amys, car c’est à ceulx qui

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font pleisirs de les oublier et à ceulx qui les recoyvent de

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s’en souvenir ; mays puisque vous m’escrivés que vous avés marché

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de tel pied et affection à la court quand il estoyt question de quelque chose

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qui me touchat plus que si ce fut esté pour votre fayct, je vous prie me

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le fayre entendre et je vous y respondray et remercieray si par votre

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moyen j’ey receu quelque avanssement ou bienfaict, car je ne suis

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poynt costumier de ne recognoystre les plesirs qu’on me fayct,

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à moings de ne garder mes amys ; et en cest endroyt, après mes

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humbles recommandations à votre bonne grace, je prie Dieu vous donner

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très bonne et longue vie. De Laval ce XIIIIe daoust 1572

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