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1Monsieur + [+ le XIIe de ce moys par monsieur votre fils des Adrés], j’ey receu votre lettre escrite à Thurin du VIIIe et veu le
2contenu des nouveles en iceles, des queles le seigneur Ludovic, estant
3lettre, je vous puis asseurer qu’en la porsuitte du procureur du païs ni des
5aydes de la Tour du Pin ne m’ont fayct fayre les inhibitions des
6que les les consulz vous ont envoyé le double, ains seulement la conser-
7vation de l’authorité que a pleu à sa magesté me donner en ce gouver-
8reysonable quant ilz en sera adverti que son lieutenent
10fasse les commandemens ″ [″ de teles contributions] ; et non autre et si vous n’avés si peu après aprins
11que vous ne sachiés bien obeyr, je n’ey pas sy peu retenu
12que je veuille qu’on entrepreigne sus la charge que le roy ma donnée,
13qui meriteroys d’en estre chassé si je l’enduroys. Je n’estoys pas si
14loing de vous que ne me deussiés advertir si vouliés contribution, car
15de troys jours l’ung, si je ne vous veoys, j’avoys de voz lettres ; mays
16tant s’en fault que vous m’en escrivissiés ni parlissiés
17jamays qu’en presence de plusieurs gentishommes. Vous me dites
18que ne vouliés vivre aux despens du païs, que je trovey bien
19louable et reysonnable, d’autant que voz aviés deus meysons
20bien procheynes des lieux où se fesoyent deus de voz compagnies ;
21mays ce n’est pas en ce seul fayct que de votre authorité vous
22en estes faict croyre qui me fayct assés cognoystre qu’en
23matière d’obeyssance en mon endroyt, vous le dites, mays il
24fault sercher qui le fuasse et je ne me puys payer de telle
25monnoye ; au demeurant, il ne me souvient plus de quel
26pied je marche à l’endroyt de mes amys, car c’est à ceulx qui
27font pleisirs de les oublier et à ceulx qui les recoyvent de
28s’en souvenir ; mays puisque vous m’escrivés que vous avés marché
29de tel pied et affection à la court quand il estoyt question de quelque chose
30qui me touchat plus que si ce fut esté pour votre fayct, je vous prie me
31le fayre entendre et je vous y respondray et remercieray si par votre
32moyen j’ey receu quelque avanssement ou bienfaict, car je ne suis
33poynt costumier de ne recognoystre les plesirs qu’on me fayct,
34à moings de ne garder mes amys ; et en cest endroyt, après mes
35humbles recommandations à votre bonne grace, je prie Dieu vous donner
36très bonne et longue vie. De Laval ce XIIIIe daoust 1572